Nuisible dangereux pour l’homme et les animaux, la chenille processionnaire est un fléau qui au travers de ses milliers de poils urticants libérés en cas de danger ou de stress, provoque des irritations et des allergies pouvant aller jusqu’au choc anaphylactique.

La municipalité a ainsi décidé de lutter contre ce fléau en installant de nombreux nichoirs dans les différents secteurs de la commune.

I) Des chenilles au rythme de fonctionnement séquentiel

Un peu comme le pollen, le retour des chenilles processionnaires s’effectue chaque année, dès le mois de février, après plusieurs jours de températures clémentes. Et ce, dès le début des processions qui vont durer jusqu’en juin. Au printemps, les chenilles quittent leur arbre de résidence et sortent en procession pour aller s’enfouir sous la terre. C’est à ce moment-là qu’elles sont les plus urticantes. Chaque chenille va y tisser son propre cocon dans lequel aura lieu sa transformation en chrysalide puis en papillon.

Chaque chenille possède des poils microscopiques volatiles qui contiennent une protéine urticante, la « thaumétopoéine ». Si l’animal est écrasé ou soufflé par le vent, ses poils se cassent et restent présents sur les arbres ou s’envolent.   Facilement reconnaissable, la chenille est de couleur brunâtre avec des tâches orangées sur le dessus et les côtés. Elle est très velue. La chenille va devenir ensuite un papillon de nuit qui ne vit généralement qu’une seule nuit. Le papillon est gris avec des motifs noirs et tâches blanchâtres.  

La femelle papillon pond ensuite ses larves dans les pins, ces dernières allant effectuer plusieurs mues pendant l’hiver et former lors de la 4ᵉ mue, de gros nids en haut des branches. Elles en sortent la nuit en procession pour s’alimenter. Lors de la dernière procession pour rejoindre le sol et devenir papillon, elles deviendront extrêmement dangereuses et continueront d’alimenter ce cycle naturel problématique pour les Humains et les animaux.

On rencontre sur la commune deux types de chenilles processionnaires qui ont chacune leur cycle biologique :

·       La chenille processionnaire du pin est urticante d’octobre à mars.
·       La chenille processionnaire du chêne est urticante d’avril à juin.

II) La construction de nichoirs

De nombreuses méthodes de lutte, plus ou moins judicieuses existent pour tenter d’annihiler la présence des chenilles processionnaires. La pose de nichoirs, si elle n’est pas efficace à 100 %, reste une des méthodes actuelles les plus performantes, tout en présentant la qualité d’être intégrée dans un processus de développement durable intéressant.

Dans les faits, les nichoirs accueillent des oiseaux qui se nourrissent de ces chenilles. La boucle est ainsi bouclée. Les chenilles attirent les oiseaux, les oiseaux mangent les chenilles.

Pour intégrer pleinement les enfants dans cette lutte en leur inculquant les notions élémentaires concernant les chenilles, en partenariat avec l’école et le périscolaire, il a été décidé de leur donner la possibilité d’exprimer leur créativité en repeignant les nichoirs qui arrivent à l’école sous un format brut.

Ainsi, durant le temps du périscolaire, les enfants peuvent concomitamment développer leur instinct créatif, apprendre de la nature qui les entoure tout en contribuant au développement de leur commune.

III) Des conséquences dermatologiques importantes

Le contact avec les poils des chenilles processionnaires peut provoquer une urticaire physique dit « de contact » qui n’est pas lié à un mécanisme immunologique et n’est donc pas le signe d’une ‘allergie » en tant que telle. Il peut toucher toute personne.


→ Les parties du corps les plus touchées sont les parties découvertes : poignets, avant-bras, dos des mains, espaces entre les doigts, visage, paupières, cou.

→ Les yeux peuvent être atteints : Les poils urticants pénètrent dans la cornée occasionnant une gêne oculaire, un larmoiement, une conjonctivite.

→ L’atteinte des voies respiratoires est un signe plus grave qui impose une consultation médicale : il peut s’agir d’une petite gêne respiratoire ou plus gravement d’une crise d’asthme.


* En cas de contact avec la peau :

·       Retirer les vêtements avec des gants, les laver à fortes températures et les sécher au sèche-linge pour les débarrasser des poils.
·       Laver la zone touchée avec de l’eau et du savon.
·       Brosser les cheveux.
·       Consulter un médecin pour recevoir un traitement antihistaminique permettant de calmer les signes allergiques tels que les démangeaisons et l’éruption de boutons.

* En cas de contact avec les yeux : rincer les yeux et consulter un ophtalmologue qui procédera à un examen minutieux pour décider des suites du traitement à administrer.

* En cas de contact avec les voies respiratoires : consulter un médecin qui pourra prescrire les traitements indiqués en fonction des symptômes observés (antihistaminiques, corticoïdes).

* En cas d’ingestion : boire un grand verre d’eau, consulter un médecin ou appeler directement le 15.

* En cas de vomissements, de vertige et de fièvre, de difficultés respiratoires, d’œdème, consulter le service d’urgence le plus proche.


IV) Des conseils salutaires

Les spécialistes et les médecins donnent plusieurs conseils à adopter afin de tenter de s’en protéger.

V) Les traitements

Outre les nichoirs, qui montrent leur efficacité lorsqu’ils sont déployés en nombre dans une commune, l’autre traitement mis en place est la pulvérisation sur les arbres d’un produit écologique ou chimique qui va permettre l’éradication des chenilles urticantes. Néanmoins, ce traitement onéreux ne peut être utilisé que de manière localisée.

En fin d’éclosion des chenilles, un autre traitement préventif consiste à mettre en place des pièges à phéromones qui aliène la reproduction des chenilles. La destruction des nids par les professionnels agréés reste une possibilité complémentaire d’éradication et de lutte contre ce fléau.