I) Un peu d’histoire
Face à la menace du bloc soviétique, en 1952, l’OTAN, Organisation du Traité de l’Atlantique Nord déploie des forces armées au sein de plusieurs pays européens, dont la France, qui accueille en ce sens, des militaires canadiens travaillant sur la base de Grostenquin.
En mai 1955, les HBL et la ville de Saint-Avold créent pour les mineurs 194 logements, le long de la rue du commandant Charcot. Le quartier du Wenheck est né.
Le maire Jean Robert saisit l’opportunité pour étendre considérablement la zone d’habitation du Wenheck en y logeant les militaires canadiens et leur famille. C’est ainsi que 443 logements et une école sont construits au Wenheck en l’espace de deux ans. En 1964, 190 autres logements sont construits.
Alors que les militaires disposaient d’aumôniers sur leur base ainsi que de deux chapelles, l’archiprêtre Georges Klein, décide d’installer une chapelle provisoire dans le quartier du Wenheck, afin que les canadiens et leurs familles puissent bénéficier d’un lieu de culte beaucoup plus proche de leur habitation. Le lieu de culte est aménagé en novembre 1955 dans une grange de la ferme des bénédictins, mise à disposition gratuitement par Eugène Neu, fils de Georges.
Mais ce bâtiment qui pouvait accueillir 200 fidèles présente une instabilité qui oblige le diocèse à trouver une autre solution. La société chimique Ugilor met ainsi à disposition, dans le cadre d’un bail, un terrain situé sur le territoire de la commune de Macheren, ban de Petit-Ebersviller sur lequel le 22 décembre 1957 est inaugurée une chapelle, tout de tôle constituée.
Mais en novembre 1996, abîmée par les affres du temps, la chapelle devient hors d’usage et inutilisable. Dans le même temps, la municipalité de Saint-Avold qui avait toujours œuvré pour le maintien d’un tel lieu de culte dans ce secteur sollicite en juillet 1997 le conseil général en vue de sa participation financière à l’opération de construction d’une véritable église.
En date du 26 mars 1998, la municipalité décide de confier la réalisation du projet au cabinet Espace architecture de Saint-Avold, pour un montant de 3 millions de francs. La version finale est présentée par l’architecte Claude Fromholtz à la commission diocésaine d’Art Sacré et au service des Bâtiments de France, qui la reçoit favorablement.La ville prend en charge la construction du bâtiment ainsi que l’aménagement des abords pour un total d’environ 4 millions de francs. L’aménagement intérieur revient à la fabrique qui demande l’aide financière de l’œuvre Notre-Dame de Metz. Le permis de construire est signé le 1er décembre 1998 en mairie de Macheren et la pose de la première pierre intervient en mars 1999, en présence du maire de Saint-Avold François Harter, et de l’évêque de Metz, Pierre Raffin.
L’église est à peu près achevée en fin d’année 1999. La cérémonie de bénédiction du sanctuaire, présidée par Mgr Pierre Raffin, a lieu un peu plus tard, le dimanche 20 février 2000, avant la messe du matin, en présence d’une grande foule et de plusieurs dignitaires civils et religieux. L’église est placée sous le patronage de saint Jean.
Le petit orgue électrique, qui avait accompagné des fidèles dans la chapelle pendant près de quarante ans, cesse de fonctionner en 2003 et est déclaré irréparable.
L’offre d’Antoine Bois, facteur d’orgues à Orbey dans le Haut-Rhin, est retenue pour un coût de 100000 euros, financé conjointement par la ville de Saint-Avold, le conseil général de la Moselle, le conseil de gestion de la « paroisse » du Wenheck, et par des dons. La bénédiction de l’instrument par l’évêque de Metz eut lieu le dimanche 7 mai 2006
II) Description
L’église, de construction moderne s’intègre parfaitement dans le décor urbain. Au travers de sa couleur claire et parfaitement illuminée par la présence de nombreux vitraux, sa forme circulaire lui donne un côté intéressant qui attire les regards. Elle comprend un grand parking pour y accueillir les fidèles.
Vu du ciel, l’édifice dessine une colombe aux ailes déployées, son cœur étant approximativement situé au-dessus de l’autel. L’église n’a pas de cloche, mais une colonne cylindrique en acier inoxydable, surmontée de la croix et détachée du bâtiment, évoque en quelque sorte le campanile italien.
L’église, à vaisseau unique, est construite en hémicycle, dont le centre est marqué par une solide colonne cylindrique en béton qui supporte les douze poutres de la charpente. Il s’agit là d’une allusion à « l’arbre de vie produisant douze récoltes », de l’apocalypse de Jean.
L’autel, placé sur une estrade et bénéficiant d’un éclairage zénithal, est positionné un peu en avant de cette colonne, ce qui permet aux fidèles d’être en contact permanent avec le célébrant, créant ainsi la proximité recherchée.
L’antependium porte une belle représentation de la Cène, œuvre de Joseph Pacini, un habitant du quartier.
A l’arrière de l’autel, fixée au mur, face aux fidèles, se trouve une originale représentation du Christ ressuscité, sculptée par un ancien agriculteur de Vibersviller. Le chemin de croix de quatorze stations est celui qui figurait déjà dans la chapelle métallique.
Les onze vitraux, d’une surface de l’ordre de 20 m², sont l’oeuvre d’Eve Pascal, dont l’atelier se trouvait à Francaltroff. Figuratifs, aux couleurs vives et variées, ils évoquent les sept sacrements et des thèmes de l’Apocalypse de Jean, le patron de l’église. Ils apportent une douce lumière multicolore.
L’orgue, en ce qui le concerne possède un buffet à trois tourelles ; il est réalisé en chêne massif huilé et ciré, de deux teintes, afin d’en accentuer le relief de façade. L’instrument, à traction mécanique par tringles en laiton, comporte deux claviers de 56 notes chacun et un pédalier de 30 notes, pour un total de 506 tuyaux dont 44 en bois de sapin, répartis sur 9 jeux. Les tuyaux de montre (façade) sont en étain poli. L’instrument est accordé au diapason standard de 440 Hz.
Selon la tradition un parchemin portant les signatures du maire de Saint-Avold François Harter, et de l’évêque de Metz, Pierre Raffin, les deux signataires de la construction de l’église est scellé dans la pierre fondamentale.
III) Commémorations spéciales
Outre les messes qu’elle accueille majoritairement le samedi, l’église est placée sous la supervision du diocèse de Saint-Avold, qui en gère l’entretien.
L’église est renommée pour sa crèche de 5 mètres sur 4 qui comprend une magnifique scène de la nativité, visible en décembre de chaque année.
IV) Localisation
L’église se trouve dans le quartier du Wenheck à la frontière des communes de Macheren et de Saint-Avold. Pour s’y rendre, il suffit d’aller rue de Québec à Petit-Ebersviller. L’église y est sous-jacente.
V) Visite
Le monument étant fermé lorsque les offices n’y sont pas célébrés, les visites ne peuvent se faire que si les visiteurs sont accompagnés par un des membres du Conseil de gestion qui gère l’église et qui dépend du Conseil de fabrique de la Communauté de paroisse Saint-Paul des sources.
Il convient ainsi de contacter la présidente du Conseil de gestion au 06 44 94 07 68 qui mandatera une visite guidée programmée à la date souhaitée.
La visite est gratuite.